Bassiste No. 2 (interview)

From RammWiki

This interview was released in issue N° 2 of the French magazine "Bassiste".

French original

Il y a un an, Rammstein cartonnait mondialement avec Reise, Baise, un album plus hétéroclite que d'ordinaire avec, notamment, l'émergence d'instruments populaires tel l'accordéon. Après une tournée triomphale uni les a conduits aux quatre coins du globe, les six musiciens originaires d'Allemagne de l'Est sont retournés en studio pour mettre en boîte Rosenrot, un nom en référence au poète Goethe.

S 'il est l'un des piliers de Rammstein, c'est avant tout grâce à son tempérament. On oublie souvent Oliver, qui a pourtant participé aux 5 albums du groupe. S'il semble discret au premier abord, c'est sans doute que ce géant de deux mètres est comme la plupart des bassistes: timide et réservé. Mais paradoxalement, il a d'abord été guitariste, comme il nous le raconte un peu plus loin...

Les morceaux de Rosenrot été composés au même moment que les titres de Reise, Reise. Pour cette raison, vois-tu ce disque comme un réel nouvel album ou plutôt comme un Reise, Reise volume 2?
Oliver: On peut effectivement parler de suite, car 6 morceaux du disque datent de l'enregistrement de Reise, Reise.

Tu peux me dire lesquels?
«Rosenrot»,«Wo Bist Du»,«Mann Gegen Mann», «Zerstören», «Ein Lied», «Feuer & Wasser».

J'ai été surpris par les tons chauds, presque groovy, de la partie de basse de Mann Gegen Mann. On n'a pas l'habitude d'entendre ça dans Rammstein...
Attention, on ne veut pas faire du rock de moustachu façon « knee rock » (ndlr, il se lève et prend une pose de bassiste sexagénaire en sifflotant un air de chanson bavaroise). On voulait quelque chose d'un peu groovy mais pas trop, pour changer un peu mais sans tomber dans les travers de la variété. C'était donc très délicat, et si tu as trouvé des sonorités groovy dans la basse de Mann Gegen Mann, j'ai peur d'avoir raté ma mission (rires).

Est-ce que tu te souviens quand tu t'es mis à la basse, et pourquoi?
J'ai commencé relativement tard à jouer d'un instrument par rapport aux autres musiciens, à l'âge de 19 ans. En fait, je n'ai pas débuté avec la basse, mais avec la guitare. J'ai fait pas mal de guitare classique niais je me sentais un peu isolé, car il n'y avait pas beaucoup de musiciens en Allemagne de l'Est. Puis j'ai rencontré Richard. Il voulait monter un groupe, mais il avait avant tout besoin d'un bassiste, c'est alors que je me suis mis à la basse, l'aventure Rammstein pouvait commencer.


Rammstein est donc le seul groupe dans lequel tu as joué?
Oui, le seul véritable groupe.

Continues-tu de jouer de la guitare?
J'ai récemment redécouvert les chemins de la guitare, et j'essaie depuis peu d'apprendre le flamenco.

Quel instrument préfères-tu, la basse ou la guitare?
Quand j'ai du temps libre, je dois avouer que je préfère la guitare, car je trouve que c'est bien plus ludique quand tu es tout seul, il a plus de possibilités pour créer des ambiances. Mais lorsque je joue en groupe, je préfère largement jouer de la basse, ça m'apporte plus de plaisir.

Comme tu joues également de la guitare, peux-tu me dire si tu as composé des lignes de guitare pour Rammstein?
En fait, chacun de nous a un studio personnel, et donc nous pouvons indépendamment composer sur n'importe quel instrument et apporter de nouvelles idées au groupe. De mon côté, il m'est arrivé de trouver des éléments de guitare qui ont plus tard été incorporés dans certains morceaux, car bien que je sois bassiste, ce sont surtout les riffs de guitare qui ont rendu Rammstein célèbre! (rires)

Oui mais pourtant, contrairement à la plupart des groupes de metal, je trouve que le bassiste n'est pas cantonné au second plan dans Rammstein. On a l'impression que vous êtes tous au même niveau...
C'est vrai que dans la majorité des groupes de metal il y a un ordre hiérarchique qui place souvent les bassistes à un niveau d'importance bien plus inférieur que les guitaristes. Tu as cette impression, car avec Rammstein nous avons une façon de travailler très démocratique, qui laisse à chacun l'occasion de s'exprimer.

Comment est-ce que tu crées tes parties de basse?
Dans la plupart des cas, je n'ai qu'à double guitare. Je m'en sors donc plutôt bien (rire). Par contre, sur les morceaux les plus mélodiques, j'ai plus de travail. Si tu écoutes des titres comme Seemann ou Klavier, c'est moi qui donne la mélodie principale, et donc c'est au tour de Richard et Paul de s'adapter...

Justement sur quels types de morceaux est-ce que tu tépanouis le plus? En tayantvu sur scène, j'ai eu l'impression que tu tamusais davantage sur les titres calmes comme «Seemann» et «Klavier»...
Oui, c'est vrai que «Seemann» est celui que je préfère, je prends mon pied à chaque fois ! Dommage qu'on ne la joue plus trop en live... Sinon le nouveau titre un peu samba «Te Quiero Puta» a été une très bonne expérience pour moi, j'ai pu essayer de placer quelques accords de flamenco. Après, tout dépend de mon état d'esprit, les morceaux rapides sont agréables à jouer quand je suis stressé!

Les groupes de metal industriel remplacent de plus en plus la basse organique par une basse synthétique, électronique. Qu'est-ce que tu en penses?
Ca peut être pas mal parfois, mais ce ne sera jamais le cas chez Rammstein. On aime bien le côté électronique, niais on a trop besoin d'énergie humaine pour remplacer des êtres vivants par des machines (rires). Et puis finalement, rien ne vaut une vraie basse. Bien que la technologie ait progressé, tu auras toujours une différence de son entre un véritable instrument de musique et une machine.

Oui mais si on réfléchit, l'évolution technologique a supprimé des emplois dans plusieurs secteurs, est-ce que tu penses qu'à terme cela peut aussi se produire dans le domaine de la musique, dans le sens où beaucoup de groupes ont recours aux machines?
On avait déjà eu des craintes comme cela dans les années 90 en ce qui concerne les nouvelles technologies de studio. Beaucoup d'emplois ont ainsi été supprimés à l'époque, parce que tout devient plus facile avec l'électronique, elle permet d'avoir recours à moins de gens pour un gain d'argent. Mais actuellement, on constate que la tendance s'inverse petit à petit et on donne à nouveau la priorité aux instruments naturels. On peut prendre comme exemple l'actuel retour sur le devant de la scène des groupes de rock garage comme les White Stripes ou encore les Hives. Je pense que les bassistes ne sont pas prêts de disparaître!

Thomas Mafrouche

English Deepl translation

A year ago, Rammstein was a worldwide hit with Reise, Baise, an album that was more heterogeneous than usual with, in particular, the emergence of popular instruments such as the accordion. After a united triumphant tour that took them to the four corners of the globe, the six musicians from East Germany returned to the studio to box Rosenrot, a name in reference to the poet Goethe.

If he is one of the pillars of Rammstein, it is above all thanks to his temperament. We often forget Oliver, who nevertheless took part in the 5 albums of the group. If he seems discreet at first glance, it is undoubtedly because this giant of two meters is like most bass players: shy and reserved. But paradoxically, he was first a guitarist, as he tells us a little further on...

Rosenrot's songs were composed at the same time as the titles of Reise, Reise. For this reason, do you see this record as a real new album or rather as a Reise, Reise volume 2?
Oliver: It's true that we can talk straight away, because 6 songs on the record date from the recording of "Reise, Reise".

Can you tell me which ones?
"Rosenrot", "Wo Bist Du", "Mann Gegen Mann", "Zerstören", "Ein Lied", "Feuer & Wasser".

I was surprised by the warm, almost groovy tones of Mann Gegen Mann's bass part. We're not used to hearing that in Rammstein...
Beware, we don't want to do "knee rock" (editor's note: he gets up and takes a pose of a 60-year-old bass player whistling a Bavarian song). We wanted something a little groovy but not too much, to change a little but without falling into the trap of variety. So it was very delicate, and if you found groovy sounds in Mann Gegen Mann's bass, I'm afraid I missed my mission (laughs).

Do you remember when you got on the bass, and why?
I started playing an instrument relatively late compared to other musicians, at the age of 19. In fact, I didn't start with the bass, but with the guitar. I did a lot of dumb classical guitar because I felt a bit isolated, because there weren't many musicians in East Germany. Then I met Richard. He wanted to start a band, but first of all he needed a bass player, that's when I started playing bass, the Rammstein adventure could begin.

So Rammstein is the only band you've ever played in?
Yes, the only real group.

Do you still play the guitar?
I have recently rediscovered the paths of the guitar, and I have recently been trying to learn flamenco.

Which instrument do you prefer, bass or guitar?
When I have free time, I have to admit that I prefer the guitar, because I find it's much more fun when you're alone, it has more possibilities to create ambiences. But when I play in a group, I prefer to play bass, it brings me more pleasure.

Since you also play guitar, can you tell me if you've composed any guitar lines for Rammstein?
In fact, each of us has a personal studio, so we can independently compose on any instrument and bring new ideas to the group. On my side, I sometimes found guitar elements that were later incorporated into some of the songs, because although I'm a bass player, it's the guitar riffs that made Rammstein famous! (laughs)

Yes, but still, unlike most metal bands, I find that the bass player is not relegated to the background in Rammstein. It feels like you're all on the same level...
It is true that in the majority of metal bands there is a hierarchical order that often places bass players at a much lower level of importance than guitar players. You have this impression, because with Rammstein we have a very democratic way of working, which gives everyone the opportunity to express themselves.

How do you create your bass parts?
In most cases, all I have to do is to double the guitar. So I'm doing pretty well (laughs). On the other hand, on the more melodic pieces, I have more work to do. If you listen to tracks like Seemann or [Klavier (song)|Klavier]], it's me who gives the main melody, so it's Richard and Paul's turn to adapt...

Exactly what kind of songs are you most interested in? When I saw you on stage, I had the impression that you sift more on quiet tracks like Seemann and Klavier...
Yes, it's true that Seemann is the one I prefer, I get my kicks out of it every time! Too bad we don't play it too much live anymore... Otherwise the new song Te Quiero Puta was a very good experience for me, I could try to place some flamenco chords. Afterwards, it all depends on my state of mind, fast songs are nice to play when I'm stressed!

Industrial metal bands are replacing more and more the organic bass with a synthetic, electronic bass. What do you think about that?
It can be pretty good sometimes, but that will never be the case at Rammstein. We like the electronic side of things, but we need too much human energy to replace living beings with machines (laughs). And finally, nothing beats a real bass. Although technology has progressed, you will always have a difference in sound between a real musical instrument and a machine.

Yes, but if you think about it, the technological evolution has eliminated jobs in many sectors, do you think that in the long run this can also happen in the field of music, in the sense that a lot of bands use machines?
We had already had fears like that in the 1990s with regard to new studio technologies. A lot of jobs were cut back then, because everything becomes easier with electronics, it allows you to use fewer people for a gain of money. But nowadays, however, we can see that the trend is gradually being reversed and priority is once again being given to natural instruments. We can take as an example the current comeback of garage rock bands like the White Stripes or the Hives. I think that bass players are not about to disappear!

Thomas Mafrouche